Devrais-je intervenir sur ce que mon enfant a fait à l’école?
Julie, secondaire 1, est dans le corridor avec ses amis lors d’une pause. Tout à coup, elle se met à se chamailler avec son copain Marc de façon amical et le cellulaire de celui-ci est lancé accidentellement. Tout le monde est sous le choc! Le cellulaire semble avoir un bris qui empêche la connexion au réseau. Marc est fâché et est méchant en parole avec Julie. Les élèves sont rencontrés pour discuter de la situation. On vérifie même les caméras car il y a différentes versions. L’adulte responsable fait ses interventions et des conséquences sont mises en place.
Mathieu a 9 ans. Ce petit garçon est maladroit dans ses relations avec les autres, il ne sait pas trop comment s’y prendre pour se faire des amis. En plus, il déteste perdre. Cela le met souvent dans le pétrin car il peut frapper les autres s’il n’a pas de ballon et parfois, il dit des paroles blessantes sans vraiment le vouloir. Il est difficile de gérer ses émotions. Aujourd’hui, en éducation physique, c’était une course à relais, il a perdu contre Alexy. Voulant l’aider, le professeur lui dit que ce n’est pas grave, qu’il pourra se reprendre. Il explose! Donne des coups de pieds sur tout ce qui est sur son chemin et envoie promener le prof. On lui laisse du temps pour se calmer, on revient sur la situation et des conséquences sont appliquées.
Dans les 2 situations, les parents sont contactés pour être mis au courant de ce qui s’est passé.
Comme parent, que dois-je faire avec cela ? Devrais-je mettre des conséquences moi aussi à la maison? Devrais-je laisser l’école gérer ce qui se passe à l’école?
Peut-être que oui, Peut-être que non! Ça Dépend !
Impossible d’avoir une recette magique dans ce genre de situation. On ne peut dire si oui ou non le parent doit intervenir.
Pourquoi?
Parce ce qu’on doit prendre en considération plusieurs aspects.
Voici quelques pistes pour vous aider à intervenir de façon bienveillante avec votre coco.
1- Est-ce la première fois que la situation se produit?
Gardons en tête que nos enfants font des apprentissages à tous les jours. Si c’est la première fois que cela arrive, tout dépendamment de la gravité du geste, il se peut qu’une seule petite discussion avec lui soit suffisante.
Ce retour sur les événements doit se faire à un moment où tout le monde est calme et disposé à en parler. Et ça veut dire que ce n’est pas nécessairement la même journée.
Cette jasette vous permettra de comprendre ses raisons et ce qui s’est passé en lui. Profitez-en pour regarder avec votre enfant ce qu’il peut faire la prochaine fois.
Si au contraire, votre ado se permet de manquer plusieurs périodes d’école pour aller se promener avec ses amis, il peut avoir été averti que la prochaine fois, s’il prend ce temps d’école pour ‘’sortir’’, il restera à la maison la fin de semaine car il aura déjà pris son temps de sortie. C’est une idée de conséquence mais ça pourrait être bien d’autre chose selon la situation. Mais on veut que ce qui sera appliqué soit cohérant et en lien avec le manquement.
2- Comment jugez vous la gravité de l’événement?
Si votre enfant a une retenue durant la pause pour avoir été arrogant ou s’il a un billet jaune parce qu’il parlait beaucoup en classe, ce n’est pas nécessaire de s’y attarder pendant des heures. Mais s’il frappe un autre élève, on peut vérifier avec lui ce qui a été fait à l’école et on pourra compléter si nécessaire à la maison.
3- Comment se comporte habituellement votre enfant?
Quand on a un enfant relativement sage et que tout d’un coup, il y a un événement surprenant qui se passe à l’école, on peut poser plus de questions et réagir en conséquence.
En théorie, ce n’est pas la peine de mettre beaucoup d’énergie sur cela car c’est un évènement isolé.
De plus, si on a un enfant avec des troubles de comportement, on ne veut pas que sa vie soit que négative. Si on intervient régulièrement avec lui à l’école et qu’en plus on est sur son dos à la maison, ce sera lourd à porter pour lui. Et avec raison !
4- Comprendre ce qui se cache derrière tout cela
Derrière chaque comportement, il y a une raison ou un besoin à combler. Pas toujours évident de trouver, j’en convient!
Est- ce un besoin d’appartenance, d’être reconnu, de sécurité, de stabilité, de manger, de boire, de dormir, de communiquer, d’attention, d’accompagnement, de bouger, etc…
Le trouver vous permettra de dénicher des alternatives pour le combler.
Un enfant dont les besoins ne sont pas satisfaits va chercher à les satisfaire d’une autre manière.
5- Est-ce dans les priorités de mes valeurs
Si comme parent le respect et le langage sont en top de liste de mes valeurs, je ne peux pas laisser passer si mon fils traite le professeur de ‘’Sale con’’. Parce que si je ne dis rien, je laisse sous-entendre que c’est correct de parler ou de répondre ce genre de chose aux autres. Qui ne dit rien, consent !
Lorsque je parle de revenir sur la situation à la maison, ce n’est pas nécessairement d’appliquer une conséquence en double.
Peut-être qu’une simple discussion est suffisante, peut-être que de chercher des pistes de solutions avec notre enfant est acceptable ou peut-être que d’adapter l’horaire est aussi de mise. Il est clair pour moi que si ce soir on avait prévu une sortie au cinéma en famille et que je reçois un appel de l’école pour me dire que mon fils s’est battu ….la sortie est annulé!
On se reprendra lorsque ce sera une meilleure journée. Ce n’est pas logique de donner un privilège lorsqu’à l’école ça ne va pas bien.
Et pour vous aider à vous situer, je dirais que d’en environ 80% des situations, on n’a pas besoin d’ajouter de conséquences à la maison suite à ce qui s’est passé à l’école. Une petite jasette suffit!
Mélanie Charest, Coach Familial / TRAC
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